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Isabelle Gaillard, Coach professionnelle et Biographe

Histoires de vies, de preuves du sens à l'épreuve du temps... Des moments d'intimité, des réflexions de vie, pour l'inflexion de l'âme et du coeur !!

SYSTEME (dernier épisode)

Publié le 27 Juillet 2023 par Isabelle Gaillard

LA COMMUNAUTÉ DES ABUSES (autre version ou le monde d’après)

 

Après avoir pactisé avec le Diable pour ne surtout pas sortir du système et rester en vie…

Après avoir recruté le Commandant de bord du bateau en partance pour l’île de SUBA…

Après avoir débauché tout un équipage pour accueillir les passagers et les guider vers leurs cabines, toutes très éloignées les unes des autres afin que personne ne puisse se croiser personne pendant la traversée…

Après avoir assisté à l’embarquement de toutes ces personnes, victime de cette duperie du système qui leur offrait le paradis après leur avoir fait vivre un enfer…

Après avoir entendu l’appel de tous les passagers par le mal qu’ils avaient voulu dénoncer :

  • « Abus de pouvoir », cabine 1 !
  • « Abus de faiblesse » cabine 2 !
  • « Abus de confiance » cabine 3 !
  • … …
  • « Abus d’autorité », cabine 10 !
  • Etc…etc…

Après les avoir vus lever la main à l’appel de leur nom et franchir la passerelle le sourire aux lèvres…

Après tout cela, j’ai commencé à réaliser l’ignominie de mon projet, l’horreur de ma proposition faite à mon patron quelques mois auparavant

Je suis montée dans ma cabine, celle située juste à côté de celle du Commandant, les deux seules avec le dortoir de l’équipage qui n’avaient pas de numéro sur la porte.

Je me suis mise à pleurer à chaudes larmes, celles qui étaient restée dans la marmite de mon cœur, chauffées à très haute température. Mes larmes sortaient en ébullition.

J’avais vendu mon âme au Diable, ainsi, elle n’avait pas pu soulever le couvercle, pas pu ouvrir la soupape de sécurité.

Or, submergée par l’image des visages des passagers de la liste des abus, j’ai senti dans ma poitrine, cogner un cri du cœur.

J’ai attrapé la liste et suis allée toquer à la porte de toutes les cabines numérotées. J’ai pris soin de glisser juste avant, sous la porte, un mot qui disait ceci « Rendez-vous dans 15 minutes dans le Grand Salon de réception »

 « Abus de drogue » est sorti le premier, directement suivi par « Abus d’alcool ». « Abus sexuel » sortit le troisième et tous les trois se dirigèrent vers l’immense salon. Ils prirent place sur les fauteuils de l’addiction, côté Ouest du Salon et n’en bougèrent plus.

Je constatais cependant leurs regards interrogatifs. La brochure et l’invitation qu’ils avaient reçues n’avaient fait aucune mention d’un temps collectif pendant la traversée. Le regard bienveillant que je portai sur eux leur disait « Ne vous inquiétez-pas, Vous êtes en sécurité, Vous ne risquez rien ».

Je me suis moi-même installée dans un fauteuil reconnaissable car il était bicolore…et pour cause ! Comme eux j’avais connu l’abus à dénoncer, mais j’étais la seule à avoir monté ce plan diabolique visant à les laisser crever sur l’île de SUBA, avec la complicité de mon patron.

 

Ils ont tous fini par arriver et ont pris place dans le Grand Salon.

J’ai pris par la main droite, celle d’ « Abus de la banalisation », et par la main gauche, celle d’ « Abus de silence ». « Abus de supercherie » était en face de moi, et j’ai cru deviner qu’il avait compris ce que j’allais faire : Ils allaient être mes complices de la libération.

A nous trois, nous avons ouvert le bal de la parole

Bien sûr qu’il fallait en parler, en crier même pour retrouver la vie, nos prénoms, nos noms et tout ce qui faisait notre identité !

La fraternité et l’humanité que nous avons partagées pendant ces heures de parole nous ont invités à danser. C’était une valse de prénoms enfin recouvrés : Nelly, Dominique, Philippe, Stéphane, Isabelle, Christine, Conny, Lena, Kate, Virginie et puis, Vincent, François, Paul et les autres…

Il me restait une seule chose à faire : proposer au Commandant un autre plan de route et d’autres caps. Sur la liste, chaque passager avait inscrit la ville portuaire la plus proche de chez eux afin qu’ils y soient reconduits.

Je craignais qu’il ne me dénonce, par radio à mon patron, mais lorsque je lui ai présenté le nouvel itinéraire, il m’a souri.

Je ne le savais pas, mais il était bien plus complice de ma part de lumière que ma part d’ombre.

Il a pris son micro pour dire « Bonjour » à tous les passagers et a ajouté : « Vous allez rentrer chez vous, indemnes, je suis TRES HEUREUX pour vous tous. Il y a à présent de l’Amitié entre vous et vous serez toujours en lien »

Librement vôtre

Isabelle

SYSTEME (dernier épisode)
SYSTEME (dernier épisode)
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